Une bonne résolution pour la rentrée ? bannir les sucres cachés de notre alimentation!

0
Aug 24, 2020 / par

Il est communément admis que bonbons, chocolats et autres douceurs regorgent de sucre. Mais de nombreux autres aliments du quotidien peuvent également en contenir, parfois à notre insu. Affectionnés par les industriels, ces sucres « cachés » se retrouvent en effet partout et leurs effets sur la santé sont trop souvent sous-estimés. A l’approche de la rentrée où nous sommes souvent motivés pour prendre de bonnes résolutions, comment les identifier pour les bannir de notre alimentation ? On fait le point.

Femme observant à la loupe un pain brioché

Surconsommation de sucre et effet addictif

Le sucre fait partie intégrante de notre alimentation moderne. Pour preuve, sa consommation n’a cessé d’augmenter depuis plusieurs décennies à travers les boissons sucrées et les produits riches en sucres rapides tels que les glaces, les biscuits industriels et les plats cuisinés. Avec un tel régime, pas étonnant que la consommation des français soit passée de 1 kg/an/habitant à près de 15 kg/an/habitant !

Il faut dire que le sucre est particulièrement prisé des industriels pour ses nombreux avantages : il permet de donner de la texture aux produits, de les rendre plus savoureux et de stimuler l’envie de se resservir. Il se retrouve donc partout et constitue même 74 % des aliments emballés vendus dans les supermarchés aux États-Unis, d’après le site Sugar Science !

Cette surconsommation de sucre, caractéristique des pays industrialisés, s’avère d’autant plus inquiétante qu’elle peut créer un effet d’addiction proche de celui de la drogue. C’est ce qu’a observé Serge Ahmed, neurobiologiste et directeur de recherche au CNRS, à l’occasion d’une étude menée en 2007 sur une population de rats. Les rongeurs préféraient en effet 9 fois sur 10 une boisson sucrée à une dose de cocaïne : « Comme toutes les drogues, le sucre entraîne l’augmentation de la libération de dopamine et active le circuit de la récompense, ce qui donne envie de renouveler l’expérience. L’incapacité à réguler sa consommation, alors que l’on perçoit déjà les dommages d’un tel comportement, sont bien communs à toutes les addictions », précise le chercheur.

Lire aussi – Consommation quotidienne de deux boissons sucrées : un risque de décès augmenté de 21%

Les enfants : une cible vulnérable face aux dangers du sucre pour la santé

Les enfants constituent une cible particulièrement vulnérable face à la surexposition publicitaire aux produits sucrés. En 2016, plus de 41 millions d’entre eux présentaient un problème de surpoids, avec le risque de souffrir plus précocement de problèmes de santé. En juin 2019, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a d’ailleurs lancé une alerte en qualifiant de «préoccupants» les apports en sucres chez les plus jeunes. En effet, 75 % des 4-7 ans, 60 % des 8-12 ans et 25 % des 13-17 ans dépassaient les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 50 g par jour pour un apport énergétique de 2000 kcal.

À savoir ! Les produits destinés au petit-déjeuner sont à pointer du doigt. Parmi eux, le chocolat en poudre aussi sucré qu’un soda ou encore les céréales prêtes à consommer dont les portions ingérées sont largement supérieures aux portions données en référence.

L’alimentation destinée aux bébés n’est pas en reste. En 2019, l’OMS alertait sur leur composition trop riche en sucres : « Dans environ la moitié des produits examinés (soit 8 000 produits dans plus de 500 magasins entre novembre 2017 et janvier 2018), plus de 30 % des calories provenaient des sucres totaux et environ un tiers des produits contenaient du sucre ajouté ou d’autres édulcorants. »

Il faut savoir qu’une consommation excessive de sucre, au-delà des besoins propres de l’organisme, peut entraîner des conséquences non-négligeables pour la santé : diabète, obésité, troubles cardio-vasculaires, hypertension, maladie du foie gras etc. Une recherche menée par l’Inserm a d’ailleurs démontré «qu’une alimentation riche en saccharose dans la petite enfance va impacter la mémoire et les capacités d’apprentissage, et qu’une alimentation trop riche en sucre chez les femmes enceintes va avoir un effet sur les fonctions cognitives de leur enfant plus tard». C’est dire combien la traque aux sucres cachés de l’alimentation des enfants comme des adultes est importante.

Lire aussi – Sucre : l’ANSES tire la sonnette d’alarme sur la consommation des petits français

Quelques conseils pour bannir les sucres cachés dans l’alimentation

Dès lors, comment identifier et bannir les sucres cachés dans nos produits de grande consommation ? Il suffit de suivre quelques conseils simples :

  • Reconnaître les aliments contenant trop de sucre : gâteaux, pâtisseries, confitures, pâte à tartiner, chocolats en tous genres, sodas et jus de fruits.

À savoir ! Une canette de jus de fruits contient déjà en moyenne 30 grammes de sucre !

  • Lire attentivement les étiquettes : Il existe différents types de sucres et des dizaines d’appellations différentes (dextrose, fructose, glucose, maltose, maltitol, sorbitol…).
  • Différencier les bons et les mauvais sucres : L’organisme a besoin de sucre pour fonctionner. Les sucres complexes que l’on trouve dans les pâtes, les céréales et les pommes de terre sont indispensables pour fournir l’énergie dont le corps a besoin. En revanche, les sucres «simples», également appelés sucres rapides, sont nocifs pour la santé.

À savoir ! Les sucres simples se retrouvent dans les produits transformés tels que les sodas, les bonbons, les fast-food, l’alcool ou tous les produits à base de farines raffinées comme le pain blanc mais aussi les fruits.

  • Eviter les plats préparés et les produits de fast-food : la plupart des plats préparés contiennent en moyenne deux morceaux de sucre et un menu de fast-food complet contient l’équivalent de 16 morceaux de sucre !
  • Se méfier des portions. Beaucoup de fabricants de céréales donnent les teneurs en sucres pour des portions de 30 g. Or les quantités habituellement ingérées sont de 25 à 50 % plus importantes.
  • Savoir que salé ne signifie pas forcément « non sucré» : biscuits apéritifs, sauces, pizzas surgelées, pain de mie ou soupes industrielles renferment du sucre dans leur composition.
  • Cuisiner maison avec des produits frais permet de manger plus sainement et de retrouver le goût véritable de certains aliments.

Enfin, il serait bon de supprimer de son alimentation les édulcorants qui stimulent l’envie de sucré et augmentent l’appétit. Attention, les allégations du type « sans sucre » ne signifient pas sans édulcorant !

Lire aussi – Le régime sans sucre préserve notre santé

Déborah L., Docteur en Pharmacie

– Comment traquer les sucres cachés ? 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS. Consulté le 24 août 2020.
– Sucres dans l’alimentation. ANSES. Consulté le 24 août 2020.
Deborah L.
Pharmacienne.
Spécialisée dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la cosmétologie.
Passionnée par l'écriture, elle sait allier la rigueur scientifique à la beauté de notre langue.
Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée.