Les régimes d’exclusion, quelle efficacité dans les rhumatismes inflammatoires ?

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Jan 24, 2020 / par

Les régimes alimentaires, basés sur l’exclusion de tel ou tel aliment, fleurissent un peu partout. Ils sont même adoptés par des personnes atteintes de maladies chroniques, estimant que de tels régimes peuvent influencer positivement leurs symptômes. Mais est-ce réellement le cas ? Des chercheurs se sont intéressés à cette question dans le cadre des rhumatismes inflammatoires.

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Régimes alimentaires d’exclusion et rhumatismes inflammatoires

Depuis plusieurs années, se développent différents régimes alimentaires d’exclusion, basés sur l’exclusion d’un aliment ou d’un groupe d’aliments, par exemple le lait et les produits laitiers, le gluten ou encore la viande et les produits dérivés d’animaux. Tous ces régimes ne sont uniquement adoptés dans le but de perdre du poids ou de contrôler son alimentation quotidienne. En effet, des spécialistes considèrent que l’exclusion de certains aliments peut :

  • Prévenir le développement de certaines pathologies chroniques ;
  • Améliorer l’état de santé de patients déjà atteints de maladies chroniques.

Dans le cas des rhumatismes inflammatoires, et plus précisément de la polyarthrite rhumatoïde, près de 25 % des patients estiment que certains aliments peuvent influencer positivement ou négativement leurs symptômes rhumatismaux. Ainsi, un patient sur quatre a adopté un type de régime d’exclusion particulier. Scientifiquement, est-il possible de relier ces exclusions avec l’évolution des maladies rhumatismales ?

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Une efficacité au mieux modeste, mais des risques de carence réels

Lors du dernier congrès de la Société Française de Rhumatologie, un chercheur a décidé de faire le point sur les liens éventuels entre différents régimes d’exclusion et les pathologies rhumatismales. Une seule étude, de qualité méthodologique assez mauvaise, ne permet pas de conclure sur l’intérêt d’un jeune thérapeutique dans les rhumatismes inflammatoires.

Par ailleurs, une récente méta-analyse montre que le régime végétarien (exclusion de la viande) et le régime végétalien (exclusion de tout produit d’origine animale) exposent à une baisse de la densité minérale osseuse au niveau du fémur et à une augmentation du risque de fracture.

Plus précisément dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, un seul essai, contrôlé mais non randomisé, a montré une efficacité modeste sur l’inflammation et le gonflement articulaire d’un jeune de 5 à 10 jours, suivi d’un régime sans gluten de 5 mois, puis d’un régime lactovégétarien de 9 mois. Cette séquence de régimes d’exclusion exposait en revanche à un risque élevé de carences, en vitamine D, en calcium, en acides gras oméga-3 et en vitamine B12.

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Une alimentation saine et équilibrée est la meilleure option

Autre régime d’exclusion, le régime cétogène, qui consiste à réduire au maximum la part des glucides dans l’alimentation, permettait une perte de poids plus intéressante qu’un régime pauvre en graisses, mais augmentait parallèlement le taux sanguin de LDL-cholestérol (mauvais cholestérol). Le régime cétogène augmente par ailleurs le risque de mortalité.

A l’issue de cette présentation, le chercheur a montré qu’aucun régime d’exclusion n’apportait de bénéfices scientifiquement prouvés chez les patients atteints de rhumatismes inflammatoires. Au contraire, ces régimes peuvent entraîner des carences nutritionnelles, voire des troubles du comportement alimentaire. Une alimentation saine et équilibrée, sans exclusion particulière, reste la meilleure recommandation pour l’ensemble de la population, y compris pour les patients atteints de pathologies rhumatismales.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Congrès de rhumatologie SFR 2019. Paris. Sébastien Czernichow. Consulté le 16 janvier 2020.

Estelle B.
Pharmacienne
Spécialiste de l'information médicale et de l'éducation thérapeutique du patient.
Passionnée par les domaines de la santé et de l'environnement marin.
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